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Derniers voyages avant la fin du monde
Les siècles ont passé mais S****** le marin reprend le large. Il fuit la guerre qui emporte le monde et qui le talonne d’escales en naufrages. Il envoie, au fil des aventures, à la seule femme qu’il ait jamais aimée, le récit de ses ultimes épreuves, faites de ruses et de doutes, de trafics en tout genre et de solitude. Comment échapper à la mise en abîme d’un monde qui s’effondre et d’un amour impossible pour Shéhérazade, prisonnière du Calife ?
Raymond Espinose - Quinze ans d’intime
Animé par la conscience aiguë que l’écriture autour du moi ne doit pas manquer de souffle, Espinose est l’homme qui enrichit et donne de l’ampleur au temps, à la lumière, à l’obscur, aux âmes, aux consciences. Celui qui est venu à sa rencontre peut s’identifier à ces éclats d’intimité. Le pouvoir des mots prend alors tout son sens. Il peut suffire au lecteur pour que l’auteur des Carnets prenne la forme pour lui de complice ou d’ami. Bruno Favrit
Suppléments au silence
L’« au-delà » peut être pensé en dehors des anticipations de la croyance s’il lui est rendu sa fonction de conjecture. Une conjecture est un ajout astucieux pour s’extraire d’une impasse intellectuelle. Ainsi, considérer une existence comme un feuilletage de plans accueillant des faits de vie, l’adapte parfaitement à des continuités nouvelles à concevoir après la mort. Si aucune pensée ne peut se priver de continuum, l’au-delà devient alors moins un lieu imaginaire qu’un opérateur inclusif. Les quatre textes de ce volume ont pour matière initiale l’expérience de l’absence et la livrent aux apports d’une conjecture raisonnée : "Supplément au silence" (récit biographique), "Conjectura locorum" (théorie), "Tombeau pour une épouse aimée" (monologue), "Au-delà de rien, ici" (poèmes).
Partis sans laisser d’adresses...
Notre auteur, parbleu, entend des voix ! Si, si ! Il écrit : « J’ai bien essayé de traiter par le mépris ces voix vaguement familières venues d’ailleurs, les secouant de l’arrière de mon crâne où elles s’étaient nichées, les mâtines ! D’emblée elles m’agaçaient. J’avais déjà écrit quatre livres inspirés par ma famille. Quatre ! Plus de mille pages, des centaines d’heures de travail, de recherches, de ratures, d’hésitations, de recommencements ! (…) Non, non et non, je ne voulais plus de ce terreau familial dont on sait bien qu’il est abyssal ! » Et ses voix le rattrapent ! Il ne pourra dormir tranquille avant d’avoir rendu hommage aux sans voix, aux...
Les yeux de la poupée
Rachel écrit sur les jeux de la poupée entre Unica Zürn, artiste allemande, et Hans Bellmer, l’un des plasticiens majeurs du surréalisme. Le père de Rachel, Joseph, mari trompé et écrivain raté, qui vit dans la maison de retraite du nid d’oiseau, n’a d’yeux que pour Mila, l’inconsolable silencieuse. Qui est-elle vraiment ? Pourquoi sa terreur des yeux de Lalka (la poupée, en Polonais. Ce monstre sévissait à Treblinka) ? Un roman vertigineux comme des poupées russes, où la symbolique des yeux est omniprésente. Un style qui glisse d’une image à la suivante Une atmosphère onirique pourtant – dans un cadre des plus tragiques.
Le roi de Jérusalem
1169. Incertain et déçu par des amours insaisissables, Anselme de Fronsac, jeune noble de Montfort-sur-Argens, en Provence, s'embarque pour les Terres Saintes. Le jeune Provençal participe au siège de Damiette, part en mission en Syrie et ailleurs pour contrer les entreprises de Salah el-Dine, brillant général kurde qui conquiert et rallie plusieurs provinces. Les rencontres du jeune Franc, aussi affectives que spirituelles, sont autant de dialogues qui l'enrichissent. Se croiser, c'est aussi croiser le fer, croiser d'autres chemins, croiser des peuples aux origines différentes.
Dialyse ou dessert?
André Lelasseux nous narre les difficultés, le tragique mais aussi le comique d'un hommme sérieusement affecté par la maladie : Pas de purée, pas de dessert ! menaçait ma mère quand j'étais en-fant. Un dessert, une dialyse ! ajoutait Sophie, ma tendre épouse, quelques décennies plus tard, en comparant l'évolution inquiétante de mon goût pour les desserts et de mon taux de glycémie. Eh bien voilà !... Aujourd'hui, ni purée ni dessert. Un cancer du rein, une ablation et douze heures de dialyse par semaine. Ad vi-tam ! Mieux vaut en rire... Ou mourir avant la débâcle. Il y a une alternative suggéra Sophie : Observe ta maladie, [...] ces malades, plus éclopés les uns que les autres, plus touchants ou plus ridicules les uns que les autres, tu leur ressembles. Ecris !" Ce livre, ajoute l'auteur, est dédié aux explorateurs hilares de la tragédie humaine ! Misère et nirvana, dialyse et dessert.
Raymond Espinose
Le journaliste qui entend communiquer la « substantifique moelle » d'une œuvre sait le prix de l'exercice : tacher d'être fidèle au texte, ne pas trahir, donner des pistes d'interprétation. Bruno Robaly ex-celle dans l'exercice si l'on considère ses recensions de l'œuvre de Raymond Espinose dans le quotidien La République des Pyrénées. Sur plus d'une décennie, il finit par circonscrire, avec un sens aigu de la formule, la teneur d'une production littéraire variée, pointant un regard emblématique d'une génération. (Jean-Pierre Cazala, « Présentation »).
