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Nouvelles poésies
Malvina Blanchecotte (1830-1897) est une grande poétesse et penseuse du XIXe siècle aujourd'hui tombée dans l'oubli. Née dans un milieu ouvrier, cette autodidacte, qui a été couturière et professeuse, se lie d'amitié avec les personnalités littéraires de son temps, de Lamartine à Sainte-Beuve. En 1855, elle publie son premier recueil, Rêves et Réalités, qui est couronné par l'Académie française. Six ans plus tard, elle compose ses Nouvelles poésies impétueuses et sensibles, vives et douloureuses, où le souvenir des êtres et des choses devient obsession. Blanchecotte est également l'autrice d'un autre ouvrage poétique, Les Militantes, de trois recueils de pensées et d'un témoignage historique sur la Commune de Paris. Après les Rayons perdus de Louisa Siefert, le présent volume est le deuxième du projet collectif de la « Bibliothèque poétique des femmes », qui a pour ambition d'explorer la vie et les œuvres de poétesses des siècles passés.
Mémoire, doux et cruel miroir
Ce recueil s'apparente à un voyage sur les terres inconnues de la mémoire. En l'occurrence celles de son auteure, en union avec la nature qui l'enveloppe de sa présence charnelle, bienveillante et éclairante. Cependant les chemins de la mémoire sont tortueux. Remonter le fil du temps fait resurgir des angoisses et des émotions refoulées. C'est alors que les résonances entre nature sensible et conscience humaine s'épaulent, pour s'entrelacer en une suite d'images visuelles, colorées, sonores, parfois sensuelles, toujours exemplaires. Or, toute mémoire individuelle est façonnée d'influences collectives multiples. Dans une volte-face des forces qui nous sous-tendent, les souvenirs soudainement se conjuguent au présent. Cette mémoire que l'on imaginait complice nous précède. Elle s'impose miroir de notre vie intime. Qui regarde quoi ? s'interroge l'auteure. Comment échapper aux pièges de ce miroir ?
Reflets et Amertume
Un évènement n'est vécu directement qu'une seule fois, ensuite n'en subsiste que des reflets, représentations intenses et intimes que nous rendons telles, nous, entièrement interposés. Certains des plus vifs sont là, au gré des vents et des lueurs. Ils dansent dans les larmes de l'explosion du port de Beyrouth du 4 août 2020 ou de la chute de la ville d'Alep de 2016, ou encore dans le corps plus sauvage de la mer, selon ses humeurs, ses tentations... Tous azimuts, l'amertume réitère sa promesse. Que ce soit au goût ou à l'émotion, sera-t-elle assez subtile pour consoler et assez intrigante pour ne pas rassasier ?
Le chant des lucioles
À quinze ans, j'ai fait un rêve : peu m'importait de devenir reporter ou chauffeur routier, pourvu que je parcoure le monde à la rencontre des peuples qui l'habitent. Je m'y suis tenu. De ce jour, passionné d'images et de récits, j'ai fait de mes poèmes le carnet de voyage de mon périple. Le Chant des Lucioles, c'est un écho de la vie perçue dans son humilité comme dans sa force. Je n'ai pas d'autre but ici que de répercuter la vibration initiale de mes émotions.
Seasons of the Heart Les Saisons du Coeur
Dans une autre ère, le chercheur voulant dépasser les confins de l'intellect ouvrait un livre d'heures pour approfondir sa réflexion. Les Saisons du Coeur, troisième recueil de Judy Pfau, se compose de méditations sereines qui ouvrent le coeur. Comme ses recueils précédents, ce volume bilingue confirme le désir de marier les deux langues qui inspirent la poète. L'expression en contrepoint de la même expérience réalise la richesse d'un duo musical. À l'instar d'Andrée Chedid, figure tutélaire et amie, Judy Pfau façonne ses poèmes avec simplicité et sagesse, atteignant ainsi l'universalité évoquée dans l'épigraphe en hommage à Chedid : « Le Je de la poésie est à tous ». Les poèmes de Judy Pfau offrent un guide à travers les saisons de la Terre, transcendant ensuite les limites du temporel pour mirer l'immuable éternel.
Les braises, la mémoire
Dans ce recueil, Adrien Leroy témoigne des angoisses de l'existence, de la mort, de l'amour de la nature, de l'enfance, de la douleur d'une vie cruelle où s'épanouissent cependant l'envie de vivre et l'imaginaire. Cet ouvrage, travail d'introspection, nous montre les revers de la joie et de la souffrance inspirée par des expériences parfois violentes. Il nous fait espérer un destin encore possible.
Échos d'Ici
Il n'y a pas de poésie hors sol. « Ici » désigne le lieu, le monde, d'où le poème, à lui lié, parle. Où le proche et le lointain, l'en-dehors et l'en-dedans s'entrelacent, s'entre-choquent, se répondent. Plongé dans le courant d'un temps venu de loin, pris dans la toile d'une époque en surchauffe et en désarroi, le poème tente, au plus fort de l'éloignement du Sens, d'en recueillir des échos, quelques miettes d'horizon ...
Mirages, rêves de désert
Il en est des visages de femmes, amantes ou simples passantes croisées du regard, comme des paysages et des voyages ; leurs beautés ouvrent sur le désir de mains enlacées en cathédrale et creusent, jusqu'au pistil des pensées, des parfums secrets jusque-là ignorés. Chaque ville, chaque rue, chaque port a été pour l'auteur l'occasion d'entrevues qui firent sortir du sable du néant ses rêves de folles perspectives de rencontres, comme le mirage qui inspire au désert assoiffé des bleus lagons désendeuillant l'infinie solitude de son horizon. La poésie invite à survoler le monde ; n'y voir que la Joconde
Le sourire mouillé de pleurs
Ce recueil relate une expérience de vie qui met en exergue le combat que chaque homme peut mener pour pousser les limites du possible. Une tentative de tremper l'expression poétisée dans des couleurs de l'amour, de l'humanité, de l'humilité et de la spiritualité. Ainsi, une mise au point sur les rencontres qui ne sont pas toujours souriantes pour ceux qui pratiquaient la vague et l'inspiration.
Instants
De la résonance entre un paysage et notre vie intérieure jaillit parfois une explosion d'images. Images venues d'un lointain passé, images rêvées, l'auteure tente de les capturer pour en exprimer, dans des poèmes concis et denses, la fulgurance et la puissance. Passionnée par les longues randonnées en bordure des océans, des lacs et des rivières, en quête de couleurs et de lumières toujours nouvelles, de toutes les formes inlassablement sculptées par l'érosion marine ou éolienne, elle se dit volontiers « écumeur de rivages », belle expression empruntée à l'écrivain Kenneth White. Témoins d'une harmonieuse connivence avec les paysages, ces poèmes nous propulsent hors du temps, ouvrant des chemins où rêver et entrevoir, peut-être, l'éternité.
